
Photo par Axel Fassio/CIFOR
Ces processus d’engagement ont permis aux parties prenantes de réfléchir à leurs contributions et aux défis historiques et contemporains qui entravent la résilience et la durabilité des paysages. Malgré la nature contestée de l’utilisation des terres et des ressources naturelles, les parties prenantes ont pu se mettre d’accord sur des questions spécifiques d’intérêt commun et sur une vision commune idéalisée d’un paysage futur… Nous pensons que le modèle de théorie du changement et les recommandations qu’il contient peuvent contribuer à l’élaboration d’un plan de gestion durable des paysages et d’une politique future fondée sur des données probantes.
Reed et Al.
Le Western Wildlife Corridor (WWC), dans la zone écologique de la savane septentrionale du Ghana, est un paysage contesté où les efforts visant à inverser la dégradation généralisée de l’environnement entrent souvent en conflit avec les préoccupations des populations locales et les objectifs de développement plus larges. Malgré les mesures politiques visant à déléguer le pouvoir de décision en matière de ressources naturelles, la mauvaise gestion de l’environnement, les défis socio-économiques persistants et les possibilités de subsistance de plus en plus limitées pour les personnes vivant dans le corridor prévalent. Cette étude examine la dégradation de l’environnement dans la CMB et la gouvernance des ressources naturelles à l’aide d’informations sur les perceptions des parties prenantes issues d’ateliers, de discussions de groupe et d’entretiens avec des informateurs clés. Nous explorons également la manière dont la gestion des ressources naturelles pourrait être renforcée pour mieux atteindre les objectifs sociaux, économiques et environnementaux. Nous avons constaté qu’en dépit d’un passé de contestation, les parties prenantes ont été en mesure de s’entendre sur des questions spécifiques d’intérêt commun et de générer une vision collaborative pour le paysage du WWC. La transition vers une telle vision nécessite des investissements importants pour renforcer les structures de gouvernance actuelles et développer les capacités de gestion des ressources naturelles dans le corridor et au-delà. En outre, les défis persistants liés aux objectifs contradictoires des parties prenantes et les questions relatives à la coordination, à la corruption et à la non-inclusion dans la prise de décision concernant les ressources naturelles doivent être abordés pour faire avancer les choses. Les parties prenantes ont pu formuler des recommandations spécifiques et une théorie participative du changement pour informer le développement d’un plan de gestion durable du paysage et d’une politique future basée sur des preuves qui pourrait orienter le WWC vers un système plus résilient et multifonctionnel qui soutient équitablement les moyens de subsistance, la biodiversité et le développement économique au sens large. Les méthodes d’engagement inclusif dans la prise de décision environnementale sont extrapolables à d’autres contextes confrontés à des défis socio-environnementaux similaires.
En outre, les discussions sectorielles et les négociations de groupe ont permis de formuler des objectifs concrets à court, moyen et long terme, ainsi que des actions spécifiques, des interventions et une série de solutions potentielles aux obstacles actuels qui, ensemble, pourraient contribuer à réorienter et à transformer la gouvernance et la gestion du CME. Ces recommandations nous ont permis de générer une théorie du changement pour le paysage du CME qui sera partagée et validée avec un groupe plus large de parties prenantes, y compris celles qui n’étaient pas présentes aux ateliers.
Reed et al.