Cameroun

Ecosystème du Nord Cameroun : vers une approche intégrée du paysage

Partenaires : Wildlife Conservation Society (WCS), chef de file du consortium EcoNorCam, en collaboration avec le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED), Forêts et Développement Rural (FODER).

Domaines thématiques clés

Contribuer au développement d’actions et de synergies pour la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le changement climatique et les contributions déterminées au niveau national ; la conservation et la gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité ; et le renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Zone d’intervention

Parc national de la Bénoué et zones d’intérêt cynégétique (ZIC) – Région du Nord du Cameroun

Défis

Le manque de gestion des zones protégées a réduit leur attrait pour les touristes, l’immigration et la mobilité pastorale désorganisée entraînant fréquemment des conflits fonciers. L’augmentation du trafic illégal et de la corruption a réduit les possibilités de développement économique. Pour éviter que la sécurité de la région ne s’effondre et pour sécuriser ses habitants les plus vulnérables, la région doit renforcer la gestion des ressources naturelles, en équilibrant les intérêts des groupes agricoles, sylvicoles et pastoraux.

Objectif

Ce projet vise à améliorer la gouvernance des terres, des ressources naturelles et des espèces, ainsi que des zones protégées dans la région du Nord du Cameroun, notamment par le biais de partenariats public-privé.

Paysages

La région du Nord du Cameroun est caractérisée par un riche patrimoine naturel et abrite trois parcs nationaux. Ce développement territorial est précieux pour le stockage du carbone, l’atténuation locale de la forte variabilité climatique, le maintien des services environnementaux et la conservation des ressources naturelles et de la faune de l’environnement soudano-sahélien. La région est également remarquable pour son secteur agro-pastoral, qui emploie près de 90% des adultes. Le fort développement d’une filière coton structurée a amélioré la résilience socio-économique des agriculteurs. La région connaît toutefois une évolution rapide en raison d’une forte croissance démographique résultant de déplacements internes et externes massifs de populations. La croissance démographique a entraîné un besoin croissant de terres pour les agriculteurs et les éleveurs et une meilleure gestion des ressources naturelles : la concurrence pour les terres entraîne des conflits entre ces groupes d’une part et une augmentation des activités anthropiques illicites sur les ressources naturelles et les zones protégées de la région d’autre part.

Approcher

Le projet vise à améliorer la bonne gouvernance autour des zones protégées pour des conditions plus stabilisées ; à soutenir les communautés vulnérables qui dépendent de la sécurité locale, de l’agro-sylvo-pastoralisme et du tourisme ; et à générer des revenus qui, à leur tour, augmenteront la légitimité des zones protégées.

L’approche de mise en œuvre consiste à donner aux parties prenantes l’occasion unique de jouer leurs rôles respectifs de manière organisée. En termes de gouvernance, le projet cherche à promouvoir le partage d’informations, la consultation, la collaboration et la coordination entre les différents partenaires, le renforcement des capacités et la durabilité environnementale, sociale et économique.

Actions spécifiques

  • la négociation de compromis territoriaux et la promotion du microzonage de l’utilisation du paysage, permettant une gestion durable des terres et la résilience du territoire face au changement climatique ;
  • restauration de l’interconnexion écologique entre les parcs nationaux du Nord-Cameroun, avec un accent particulier sur l’UTO Benue ;
  • des activités de lutte contre le braconnage avec du personnel d’appui à la conservation en collaboration avec les services de conservation du parc national de la Bénoué (ministère de la faune et de la forêt) et de la ZIC, essayant ainsi de réduire les activités humaines illicites (braconnage, exploitation minière, pastoralisme, déforestation, etc ;
  • l’engagement des communautés du périmètre du parc national de la Bénoué dans la conservation et la gestion des ressources naturelles, ainsi que dans le développement d’activités génératrices de revenus, favorisant ainsi une agriculture résiliente au changement climatique, l’exploitation de produits forestiers non ligneux et la promotion de moyens alternatifs au bois de chauffage et au charbon de bois.

Groupes cibles et bénéficiaires finaux

Il existe six groupes cibles principaux :

  • les populations des villages voisins et les nomades (transhumance) ;
  • les autorités traditionnelles ;
  • les services de vulgarisation (MINFOF, MINDCAF, MINADER, MINEPAT, MEADEN, MINEPDED) et les Collectivités Territoriales Décentralisées ;
  • les acteurs du secteur privé (propriétaires à long terme de ZIC, SODECOTON, coopératives de producteurs de coton et opérateurs miniers) ;
  • les médias de masse ;
  • les organisations de la société civile.

Il y a quatre principaux bénéficiaires finaux :

  • Gouvernement du Cameroun (GOC) au niveau central ;
  • la communauté nationale dans son ensemble ;
  • des projets locaux pro-climat, pro-biodiversité et pro-développement ;
  • la communauté internationale.

Défis à relever

  • la migration anthropique autour du parc national de la Bénoué et la surexploitation des ressources naturelles par les communautés ;
  • l’augmentation des activités de pastoralisme à l’intérieur et autour du parc national de la Bénoué ;
  • l’augmentation des trafics illégaux et des pratiques de corruption ;
  • l’utilisation non durable des sols par les communautés, empiétant ainsi sur les surfaces des zones protégées.

Contacts

  • Dr Roger FOTSO (rfotso@wcs.org)
  • Stefanelli Emanuele (estefanelli@wcs.org)