Que sont les approches paysagères ?

L’approche paysagère

Le concept de gestion intégrée du paysage (GIP) a pris de l’importance dans l’agenda mondial du développement ces dernières années. Bien qu’interprétées de différentes manières, il existe un large consensus sur le fait que les approches intégrées sont essentielles pour relever le triple défi consistant à maintenir une population humaine croissante, à prévenir la perte de biodiversité et à atténuer et s’adapter au changement climatique.

Les approches paysagères reconnaissent les interconnexions entre les personnes et la nature dans des endroits où les utilisations productives des terres – telles que l’agriculture, l’élevage et l’exploitation minière – sont en concurrence avec les objectifs environnementaux et de biodiversité.

Ces approches systémiques visent à améliorer l’attribution et la gestion des terres pour atteindre simultanément des objectifs sociaux, économiques et environnementaux, tout en préservant les écosystèmes précieux et les services essentiels qu’ils fournissent.

L’application de telles approches exige une compréhension approfondie de la multifonctionnalité des écosystèmes et des systèmes de production et des rôles joués par tous les acteurs, ainsi que des synergies et des compromis potentiels entre les différents secteurs, utilisations des terres et institutions. Cette sensibilité aux conditions locales est ce qui rend chaque projet GIP unique puisque les approches et les solutions sont nécessairement adaptées aux défis, besoins et intérêts spécifiques au paysage.

Veiller à ce que les besoins et les intérêts de toutes les parties prenantes soient pleinement pris en compte dans les initiatives GIP exige des processus de planification et des structures de gouvernance participatifs et multipartites. Cela contribue à autonomiser les groupes marginalisés qui sont trop souvent éloignés des processus de prise de décision, tout en garantissant que les solutions paysagères correspondent pleinement aux pratiques, normes et connaissances locales.

Même si dans chaque paysage les approches GIP sont interprétées et appliquées différemment, la plupart sont fondées sur un ensemble commun de principes directeurs. Les 10 principes proposés par Jeffrey Sayer et ses collègues en 2013 servent souvent d’inspiration pour les projets GIP. Ces principes concernent entre autres les processus multipartites, la multifonctionnalité, la participation, la gestion adaptative et les points d’entrée des préoccupations communes.

Voir également

Caractéristiques de la Gestion Intégrée du Paysage (GIP)

Notre expérience suggère que la GIP est un processus de gestion des demandes concurrentes sur les terres grâce à la mise en œuvre de systèmes de gestion adaptatifs et intégrés.

Lorsqu’elle est associée à des interventions techniques bien planifiées et exécutées (telles que l’arboriculture, l’agriculture durable, etc.), la GIP permet de gérer la multifonctionnalité du paysage et de capter et de distribuer ses avantages (pour la société et l’environnement).

Nous voyons six éléments critiques dans le processus GIP :

Identification des parties prenantes

L’identification des parties prenantes et une évaluation des relations entre elles est une condition préalable essentielle à la formation de forums multipartites. Identification via la cartographie des parties prenantes, ou Net-Mapping.

Forums multipartites

Des espaces « sûrs » dans lesquels les parties prenantes ayant des intérêts différents peuvent se réunir, délibérer, négocier, apprendre et planifier. Ces espaces doivent être très attentifs à la dynamique du pouvoir. Les compétences importantes requises ici comprennent la facilitation, la médiation, la négociation et le leadership.

Vision commune

Un état futur (d’un paysage) co-créé et co-désiré, réalisable uniquement grâce à la coopération des parties prenantes. Fournit une destination derrière laquelle les personnes et les initiatives peuvent s’aligner. Une vision peut fournir de fortes incitations à l’adhésion, à l’inclusivité, une base pour l’action collective et une base de référence par rapport à laquelle les compromis peuvent être évalués et les préoccupations communes identifiées .

Institutionnalisation

Les forums ou processus GIP sont identifiés comme une forme d’entité, dérivant un financement durable, et avec le personnel associé ; les institutions deviennent une source d’identité pour leurs participants. L’institution est intégrée ou « imbriquée » dans un système et/ou une organisation plus large.

Gestion itérative et adaptative

Boucles de rétroaction claires et capacités d’apprentissage intégrées dans la conception institutionnelle et des processus. La flexibilité institutionnelle et l’agilité influencent les opérations quotidiennes et la prise de décision. Le suivi et l’évaluation appuient l’autoréflexion, tout comme les preuves fondées sur la recherche, et contribuent à la planification future.

Solutions et outils techniques

Outils, capacités techniques ; renforcement des capacités pour la gestion de la plateforme des parties prenantes ; support technique externe, contribution et délibération.