L’île Maurice est réputée pour ses eaux cristallines et ses plages de sable blanc. Cette île magnifique se caractérise également par un grand nombre d’espèces endémiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.
Le parc national des gorges de la rivière Noire est l’un des paysages les plus critiques et l’un des éléments clés du projet « Mauritius from Ridge to Reef » (R2R). D’une superficie d’environ 6 500 hectares, le parc abrite plusieurs des espèces les plus rares de l’île, notamment le faucon crécerellette, le pigeon rose et la perruche à tête rousse. Dans un contexte plus large, l’île Maurice fait partie du point chaud de la biodiversité du sud-ouest de l’océan Indien, dans ce que l’on appelle l’archipel des Mascareignes, mondialement admiré pour son grand nombre d’espèces végétales et animales endémiques.
Bon nombre de ces écosystèmes sont toutefois dégradés par la déforestation, le changement d’affectation des sols et les espèces envahissantes, qui ont entraîné une diminution significative des zones forestières indigènes depuis 1835. Aujourd’hui, elles ne couvrent plus que 2 % de leur ancienne aire de répartition et 89 % de la flore endémique est considérée comme menacée d’extinction.
Qui est qui
La responsabilité de la conservation et de l’expansion de ces écosystèmes d’importance mondiale incombe à l’équipe du National Parks Conservation Services (NPCS), créé en 1994 pour gérer la biodiversité terrestre indigène de l’île Maurice et conserver sa diversité génétique pour les générations futures.
À propos de R2R
Le projet Mauritius from Ridge to Reef travaille dans plusieurs parcs nationaux de l’île, notamment le parc national des gorges de la rivière Noire (BRNP), Bras D’eau et Ile Ambre, où le projet se concentre principalement sur la restauration et l’augmentation de la couverture forestière indigène. Ici, le R2R se concentrera sur l’élimination des espèces envahissantes, la replantation d’espèces indigènes et endémiques, et le reboisement de zones non boisées en dehors des parcs nationaux, dans le bassin versant autour du BRNP où des terres agricoles appartenant à l’État sont louées à des communautés d’agriculteurs. Ces zones sont ciblées pour l’expansion du couvert forestier indigène par le biais de « tremplins » ou de corridors de connectivité et nécessiteront l’engagement des communautés agricoles. Le projet vise également les zones de mangrove entourant immédiatement les côtes de l’île afin d’améliorer la santé de la mangrove pour qu’elle agisse comme un bouclier protecteur et un tampon contre l’élévation du niveau de la mer. Des mangroves saines favorisent en outre la création de nurseries pour les poissons et améliorent la disponibilité des protéines animales et la sécurité alimentaire de la population locale.
Ce que nous avons appris
L’un des principaux domaines d’activité du volet central consiste à rassembler les connaissances et les enseignements tirés de la mise en œuvre des 22 projets GIP du programme. Grâce à cela, nous évaluons les domaines dans lesquels nous pouvons soutenir les projets LFF et nous identifions les expériences qui pourraient être utiles à d’autres projets du programme (ce que nous appelons l' »apprentissage croisé »).
Le NPCS est principalement axé sur la conservation et la restauration dans les limites des parcs nationaux. Les ambitions du projet R2R sont un élargissement de leur mandat et de leur intention de travailler avec divers acteurs à travers l’île afin d’améliorer et d’étendre leurs objectifs. Cela nécessitera le déploiement de la médiation, de la flexibilité institutionnelle et des capacités de rassemblement pour obtenir des résultats en matière d’ILM. Voici un échantillon de nos conclusions sur le projet qu’ils dirigent, centrées sur les six « dimensions » de l’ILM que nous avons identifiées.
Sur la photo : Khalil Walji (à gauche) et Kim Geheb (à droite) ont fait un sérieux pied de nez aux résultats de l’apiculture.
Identification des parties prenantes
Le projet collabore avec plusieurs parties prenantes clés dans l’ensemble du paysage, y compris des partenaires de divers ministères, des ONG et des universités. Le premier événement visant à impliquer les parties prenantes dans le projet a été un atelier organisé lors de la visite de la composante centrale (CC), qui a fourni une vue d’ensemble des objectifs du projet et a permis de créer une vision commune unifiée pour l’île Maurice. Le projet ne dispose pas d’une véritable théorie du changement (TdC) pour guider la mise en œuvre du projet. Les TdC sont importants, car ils peuvent aider les projets à théoriser les stratégies et les approches qu’ils utiliseront pour produire des résultats. Pour le LFF, les résultats représentent des changements de comportement : les parties prenantes font les choses différemment, pour soutenir les objectifs du projet R2R et pour maximiser la valeur qu’il apporte. Pour y parvenir, tous les projets doivent avoir une bonne compréhension du paysage des parties prenantes et des relations entre elles.
Le CC utilise une approche appelée « Net-Mapping » pour cartographier les parties prenantes et les dynamiques entre elles afin d’informer la création d’une théorie du changement.
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Forums multipartites (FMP)
Une MSF n’a pas été créée pour la R2R, mais elle est reconnue comme nécessaire à la réussite du projet, notamment en raison du nombre de ministères concernés et de partenaires du projet. Au lieu de créer un nouveau forum, on étudie la possibilité d’exploiter les espaces de dialogue existants. Une option prometteuse est la création d’un nouveau forum interministériel sur le changement climatique, qui pourrait servir de plateforme d’intégration.
Un aspect essentiel du bon fonctionnement d’une EMF est l’ensemble des compétences nécessaires pour convoquer, arbitrer et impliquer les parties prenantes. L’équipe du NPCS ne dispose pas actuellement de cette capacité interne, mais il semblerait qu’elle soit très désireuse d’apporter ces compétences et de se tourner vers les partenaires du projet, qui pourraient être les mieux placés pour coorganiser et animer ce forum.
Vision commune
Le projet R2R n’avait pas de vision commune pour son paysage. Au cours d’un atelier d’une journée réunissant plus de 40 participants, les acteurs du projet ont commencé à définir une vision commune pour le projet R2R. Une vision élaborée en commun peut s’avérer extrêmement puissante en tant qu' »étoile du Nord » derrière laquelle les parties prenantes et les activités du projet peuvent s’organiser.
Les participants ont été invités à explorer leur vision de l’île Maurice dans 10 ans et à prendre en compte les dimensions agricoles, économiques et environnementales. Des discussions de groupe ont été organisées afin d’étoffer les défis communs à relever pour concrétiser cette vision et de déterminer qui devait collaborer pour parvenir à cet état futur.
« Une économie circulaire bleue et verte à Maurice qui soutient l’établissement d’un lien entre l’environnement et les moyens de subsistance:
- Un secteur agricole durable et productif qui renforce la sécurité alimentaire et l’autosuffisance.
- Gestion de l’environnement dans toutes les utilisations du sol, avec moins de déchets et plus d’énergies renouvelables.
- Une économie diversifiée qui fonctionne à l’intérieur des limites biophysiques et qui soutient l’équité et l’amélioration des conditions de vie pour tous.
- Harmonisation des politiques et de la législation avec une meilleure application et soutien à une plus grande sensibilisation, inclusion et autonomisation des personnes dans la prise de décision pour les résultats environnementaux ».
– La vision proposée pour l’île Maurice, issue de l’atelier.
(Cette vision n’a pas été approuvée et est présentée comme un projet de travail).
👉 Explorez le billet « 6 ingrédients pour l’ILM« , qui présente les aspects clés de la définition d’une vision commune.
Institutionnalisation
Le NPCS et le R2R sont bien institutionnalisés au sein du gouvernement mauricien, étant donné leur rôle en tant que service relevant du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire. Bien qu’ils soient bien placés, la création d’une MSF devrait également être développée dans une optique de durabilité, afin de garantir qu’elle serve d’espace commun de dialogue pour la R2R, mais aussi au-delà.
Gestion itérative et adaptative
Le projet n’en est qu’à ses débuts, mais l’expérience de l’équipe du NPCS suggère qu’elle dispose de systèmes bien établis pour suivre les interventions et les progrès du projet. La manière dont ces systèmes sont utilisés dans la gestion itérative et adaptative du programme est moins claire. Le CC a suggéré de donner la priorité à ces domaines lors des réunions annuelles du comité technique et du comité de pilotage, ainsi que de donner la priorité au suivi et au retour d’information pour permettre à l’équipe de rectifier le tir le cas échéant.
Solutions et outils techniques
La connaissance des conditions biophysiques et écosystémiques du projet est élevée. Ses systèmes internes et de projets pour le suivi de ces tendances sont bien établis, bien qu’ils aient indiqué la nécessité d’une capacité accrue et de systèmes pouvant être mieux utilisés pour une gestion adaptative et itérative et pour générer des preuves afin d’informer la politique à des niveaux plus élevés.